Publicatie Evaluation de l’activité cérébrale électrique de volontaires sains exposés à un signal 5G de 3.5 GHz à des niveaux environnementaux : une étude contrôlée et randomisée

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Jamal, L., Yahia-Cherif, L., Hugueville, L., Mazet, P., Lévêque, P., Selmaoui, B.

Dans cette étude les chercheurs ont examiné l’activité électrique du cerveau humain en phase d’éveil afin d’évaluer les effets de la 5G à la fréquence de 3,5 GHz à des niveaux environnementaux, en dessous des limites réglementaires. Ils ont sélectionné 34 volontaires sains en fonction de critères très précis. Par exemple, les volontaires ne devaient pas avoir de problème de santé, être non-fumeur, non hypersensible, avoir un rythme de sommeil régulier, etc.

Les volontaires ont participé à deux sessions expérimentales de deux heures chacune : une session pendant laquelle le volontaire était exposé à un signal 5G et une session dite « sham », c’est-à-dire dans les mêmes conditions que la session avec l’exposition 5G mais sans l’exposition. Cette session « sham » est primordiale afin de permettre les comparaisons des résultats des conditions exposé/non exposé et pour s’assurer que les résultats sont effectivement dus à l’exposition et pas à un autre paramètre de l’environnement. Les expositions ont été menées en double aveugle, c’est-à-dire que ni les chercheurs conduisant les expériences et les analyses, ni les volontaires n’étaient informés du statut d’exposition à la 5G (réellement exposé ou « sham »). C’est essentiel pour éviter d’être influencé par le statut de l’exposition, même de façon non-intentionnelle, et assurer l'objectivité des résultats.

Lors des sessions expérimentales, un Electro-EncéphaloGramme (EEG) a enregistré l’activité électrique du cerveau des volontaires à l’aide d’électrodes fixées sur leur crâne. Le schéma expérimental était le suivant : une phase de préexposition sans signal 5G, puis une phase d’exposition au signal 5G (réelle ou « sham »), suivie d’une phase post-exposition sans signal 5G. Pendant chacune de ces phases, les volontaires étaient guidés par un chercheur et devaient ouvrir ou fermer les yeux.

Les chercheurs ont observé un changement global non-significatif sur les résultats combinés de l’ensemble des électrodes à l’exception de quelques électrodes (celles nommées alpha, thêta, delta). Cependant, ces différences significatives n’ont pas résisté aux corrections statistiques nécessaires sur base des analyses menées.

Les chercheurs concluent que, dans les conditions expérimentales de leur étude et en dessous des limites réglementaires, l’exposition à la 5G à une fréquence 3,5 GHz n’a pas d’effet sur l’activité électrique du cerveau humain. Ils soulignent cependant que les effets d’une exposition chronique ne sont pas connus et suggèrent le besoin de comprendre les réponses de l’organisme humain à cette exposition.

Les chercheurs se sont efforcés de suivre un protocole expérimental rigoureux incluant notamment trois critères de qualité très importants : (1) La conduite des expériences et analyses à l’aveugle pour ne pas influencer, même de manière non-intentionnelle, les résultats ; (2) L’introduction d’une séance dans des conditions dites « sham » afin de s’assurer que les résultats ne soient pas influencés par le simple fait de connaitre le statut exposé ou non-exposé au signal 5G ; (3) La vérification de l’exposition réelle des sujets lors des expériences.

Les résultats de ce travail vont dans le sens des conclusions du rapport du SCHEER de la Commission Européenne (Scientific Committee on Health, Environmental and Emerging Risks), où les experts concluent dans leur rapport de 2023 que les résultats des travaux ne permettent d’affirmer avec certitude à des changements au niveau de l’EEG et que les processus explicatifs de ces éventuels changements ne sont pas connus.