Publicatie Effet de l'exposition aux champs de radiofréquences sur le risque de cancer dans la population générale et les travailleurs : Une revue systématique des études d'observation humaine – Partie I : effets les plus recherchés

Dans cette étude, les chercheurs ont pris en considération la qualité et le niveau de confiance des faisceaux de preuves scientifiques provenant d’études observationnelles humaines, afin d’évaluer une potentielle relation causale entre l’exposition aux champs électromagnétiques de radiofréquence (CEM-RF) et le risque de développement de néoplasmes. Ces derniers résultent de la multiplication rapide et incontrôlée de cellules conduisant à la formation de tumeurs malignes ou bénignes. Les chercheurs ont concentré leurs recherches sur la population générale et les travailleurs.

Les chercheurs ont effectué leur revue de la littérature dans plusieurs bases de données sur base de critères tels que le type d’étude, le type d’exposition, le type de néoplasmes, etc. Puis, ils ont extrait et analysé les données provenant de ces articles. Ils ont également évalué le niveau de confiance dans les résultats, un niveau faible étant attribué en cas de limitation de l'étude (ex : protocole d’étude de faible qualité, risque de biais), d'incohérence des résultats, d'imprécision, etc.

Au total, les chercheurs ont identifié 5 102 documents. Après vérification des critères d’inclusion, ils ont retenus 63 articles provenant de 22 pays et publiés entre 1994 et 2022. Les articles rapportent des recherches épidémiologiques de suivi de population (cas-témoins, cohorte, etc.).

Dans l’ensemble, les résultats ont montré que l’exposition aux CEM-RF provenant des téléphones mobiles au niveau de la tête n’était pas associée à un risque accru de gliome et méningiome (2 types de tumeurs cérébrales), neurinome acoustique (tumeur bénigne apparaissant sur le nerf reliant l'oreille au cerveau), les tumeurs de l'hypophyse (une tumeur dans la glande située à la base du cerveau qui sécrète des hormones), les tumeurs des glandes salivaires ou les tumeurs cérébrales pédiatriques. Les chercheurs n’ont pas non plus relevé d’association entre les antennes de radio/TV ou de téléphonie mobile et le développement de leucémie infantile ou de tumeurs cérébrales. Dans le cadre d’une exposition professionnelle, le risque de gliome n’était pas augmenté de manière significative. Aucune différence n’a été observée entre les différents niveaux d’exposition modélisés. Ces résultats sont basés sur des données pour lesquelles la confiance est modérée ou faible.

Les chercheurs soulignent que les résultats concernant l’exposition aux antennes de radioTV ou de téléphonie mobile doivent être considérés avec précaution car ils sont basés sur un petit nombre d’études. Ceci s’applique également aux études concernant l’exposition professionnelle et les gliomes ou les cancers du cerveau du fait des différences entre les sources d’exposition et les paramètres considérés dans les études disponibles. Ils mentionnent également d’autres limites liés aux études incluses dans leur évaluation, notamment des imprécisions dans la caractérisation de l’exposition dues à l’évaluation rétrospective et auto-rapportée et la présence de possibles biais de sélection.

Pour conclure, cette étude est de bonne qualité et présente l’état des connaissances scientifiques actuelles sur les néoplasmes et l’exposition aux CEM-RF dans les études observationnelles humaines.