Publicatie Impact des champs électromagnétiques des téléphones mobiles sur les dommages à l’ADN causés par des expositions professionnelles : résultats d’expériences ex vivo sur des cellules mononuclées de sang périphérique de différents groupes démographiques

Les cellules examinées par les chercheurs sont des globules blancs (GB) (lymphocytes et monocytes) qui ont été prélevés dans le sang de trois groupes de volontaires : des personnes jeunes avec un BMI dit « normal » (J), des personnes jeunes en obésité (JO) et des personnes âgées avec un BMI dit « normal » (A).

Les critères d’inclusion des volontaires dans l’étude étaient bien définis : être en bonne santé, avoir un régime alimentaire mixte, etc. Les chercheurs ont comparé trois types d’expositions des cellules provenant des trois groupes de personnes (J, JO, A) :

• Exposition type 1 : Les GB des trois groupes ont été uniquement exposés aux CEM-RF.
• Exposition type 2 : Les GB ont été exposés aux CEM-RF puis aux substances chimiques (une expérience par substance chimique).
• Exposition type 3 : Les GB ont été exposés simultanément aux CEM-RF et aux substances chimiques (une expérience par substance chimique).

Les chercheurs ont répété ces expériences pour trois niveaux d’exposition aux CEM-RF (0.25; 0.5; 1 W/Kg). À chaque fois, l’exposition aux CEM-RF durait 16 heures.

Les comparaisons ont également été menées avec des GB des trois groupes qui n’ont été exposés ni aux CEM-RF, ni aux substances chimiques ; il s’agit du groupe contrôle. Ce groupe est important afin de s’assurer que conditions d’expérience, hors expositions, ne sont pas susceptibles d’entraîner des dommages ou que des dommages ne sont spontanément induits.

Les résultats observés par les chercheurs n’ont pas montré de différence dans les dommages à l’ADN des cellules des trois groupes contrôle. Cependant, une augmentation statistiquement significative des dommages à l’ADN dans le groupe A a été observée pour l’exposition au niveau de CEM-RF le plus élevé (1.0 W/Kg). En revanche, une diminution modérée statistiquement significative des dommages à l’ADN a été observée lors de l’exposition simultanée aux CEM-HF et à une substance chimique dans le groupe JO à l’exposition CEM-HF la plus élevée (1.0 W/Kg). Les chercheurs concluent alors que les CEM-RF causent des dommages à l’ADN des GB chez personnes âgées mais qu’ils ne majorent pas les effets délétères des substances chimiques sur l’ADN.

Cette étude respecte la plupart des critères de qualité tels que la conduite des expériences et analyses à l’aveugle ainsi que l’utilisation de conditions contrôles, c’est-à dire similaires aux conditions d’exposition mais sans exposition. À l’aveugle signifie que le chercheur ne sait pas quelles cellules sont exposées ou non, de manière à éviter d’influencer les résultats, même de façon non-intentionnelle. Cependant, il convient de noter certaines limitations : (1) les chercheurs ont réalisé leurs expériences sur des groupes de cellules provenant d’un petit nombre de personnes, par exemple, seulement 6 hommes et 6 femmes dans le groupe A ; (2) les résultats d’une seule recherche ne permettent pas de tirer des conclusions (d’autant plus sur des petits nombres), mais juste d’émettre des hypothèses afin de potentiellement confirmer ces résultats.

Ainsi, nous ne pouvons pas conclure sur d’éventuels effets de CEM-RF sur les dommages à l’ADN des GB à la seule lumière de cette étude conduite en laboratoire.