Publicatie Effets de l’exposition à un signal LTE de radiofréquence et de la coexposition à mitomycine-C sur des cellules pulmonaires de hamster chinois (fibroblastes V79)

Les chercheurs ont exposé les fibroblastes à un signal RF 4G dit « modulé » (c’est-à-dire un signal dont certaines caractéristiques (amplitude, fréquence...) varient au cours du temps en fonction des données à transmettre), à un signal RF « non-modulé » mais aussi à une substance chimique connu pour avoir des effets cytotoxiques, c’est-à-dire toxique pour les cellules : la mitomycine-C. Pour chacun des signaux (modulé et non-modulé), les chercheurs ont ainsi comparé huit groupes de cellules à des expositions différentes en incluant les conditions suivantes : (1) un groupe contrôle qui n’a pas été exposé, (2) un groupe « sham » qui été placé dans les mêmes conditions que les groupes expérimentaux mais sans être exposé, (3) Exposition RF à 0.3 W/Kg, (4) Exposition RF à 1.25 W/Kg, (5) Exposition mitomycine-C contrôle, (6) Exposition RF-sham et mitomycine-C, (7) Exposition RF à 0.3 W/Kg + mitomycine-C, (8) Exposition RF à 1.25 W/Kg + mitomycine-C. Les expériences ont été réalisées pour des expositions aux RF de 3 et 20 heures.

Les paramètres observés par les chercheurs après les différentes expositions étaient les dommages aux chromosomes, le stress oxydatif et le cycle cellulaire. Les chromosomes portent l’information génétique qui est essentielle au bon fonctionnement du corps humain. Des dommages aux chromosomes pourraient avoir des conséquences délétères en empêchant la bonne lecture des informations génétiques et, par exemple, la fabrication d’importantes molécules comme les protéines. À une autre échelle, le stress oxydatif peut entrainer des dommages aux cellules et tissus sains du corps. Il résulte d’un déséquilibre entre la production de Dérivés Réactifs de l’Oxygène (DRO) et des mécanismes de défense antioxydants du corps. Les DRO sont produits normalement dans le corps lors du fonctionnement des cellules et en réponse à des stress environnementaux (température, infections, blessures…). Un équilibre entre la production de DRO et la défense antioxydante est nécessaire. Le cycle cellulaire est le processus de développement d’une cellule et de fabrication de nouvelles. Les différentes étapes de ce processus doivent se dérouler correctement afin d’aboutir à la naissance de nouvelles cellules qui fonctionnent correctement.

Les résultats des expériences n’ont montré aucune différence entre les cellules exposées aux RF 4G et celles du groupe « sham » que soit pour les dommages aux chromosomes, le stress oxydatif et le cycle cellulaire. Concernant l’exposition à la mitomycine-C et les dommages aux chromosomes, les effets délétères attendus, puisque toxique pour les cellules, ont été observés pour les groupes de cellules exposé aux RF 4G pendant 3 heures, quel que soit le niveau d’exposition (0.3 et 1.25 W/Kg) et pendant l’exposition durant 20 heures au niveau d’exposition le plus faible uniquement (0.3 W/Kg). En revanche pour l’exposition d’une durée de 20 heures au niveau d’exposition le plus élevé utilisé par les chercheurs (1.25 W/Kg), un effet protecteur des RF a été observé puisqu’une réduction des dommages aux chromosomes causés par la mitomycine-C a été observée. L’exposition au signal RF non-modulé n’a eu aucun effet sur les dommages induits par la mitomycine. Des effets protecteurs sur la production de DRO (c’est-à-dire une diminution de la production) ont également été observé lors de l’exposition simultanée aux RF 4G et à la mitomycine-C (0.3 et 1.25 W/Kg). La co-exposition aux RF 4G et mitomycine-C n’a pas modifiée les effets sur le cycle cellulaire.

Les chercheurs concluent que leurs résultats indiquent une absence d’effet direct des RF 4G et avancent qu’une préexposition aux RF pourrait avoir un effet protecteur contre les substances toxiques pour les cellules. La modulation du signal, ici 4G comparé à signal non modulé, aurait un rôle dans cet effet protecteur. Toujours d’après les chercheurs leurs résultats confirment ceux de précédentes études, cependant, ils soulignent à juste titre que les mécanismes sous-jacents à ces effets protecteurs doivent être investigués. Il est donc important de poursuivre les travaux de recherche.

Cette étude peut être considérée comme étant de bonne qualité. Cependant, il est important de noter qu’il s’agit d’une étude réalisée sur des cellules d’Hamster chinois en laboratoire et que d’autres études sont nécessaires afin de savoir si les observations faites par les chercheurs peuvent s’appliquer chez l’Homme.